Ils nous ont quittés

2025

Philippe Taquet

[Par Ronan Allain] Philippe Taquet nous a quittés dimanche, à l'âge de 85 ans, après une vie scientifique et académique qu'on pourrait qualifier, par un doux euphémisme, de bien remplie.
Mes pensées se tournent  d'abord vers sa compagne Geneviève et vers ses enfants, à qui je voudrais exprimer ici ma plus profonde sympathie. Avec Philippe Taquet, le Muséum perd l'un de ses plus fidèles serviteurs et le principal promoteur de sa renaissance en 1994, date, après 7 ans de rénovations, de la réouverture de la GGE qui va aussi marquer le retour massif du public au Jardin des Plantes. Philippe a occupé de nombreuses fonctions au Muséum dont il a été directeur de 1985 à 1990, mais il a aussi été directeur du Laboratoire de Paléontologie et Responsable du Service des expositions. Il a surtout été, car je sais que ce titre lui était très cher, le dernier titulaire de la Chaire de Paléontologie. En effet, Philippe était avant tout un paléontologue et un naturaliste passionné. En 1965, il entame sa thèse d'état durant laquelle il prospecte et étudie le gisement de Gadouafaoua au Niger, le plus important des sites paléontologiques du Crétacé d'Afrique. Il y découvre et étudie pas moins de six dinosaures, dont Ouranosaurus qui feront de lui l'un des rares paléontologues français spécialistes de ce groupe, mais aussi le squelette du grand crocodile Sarcosuchus imperator, aujourd'hui exposé en GPAC qu'il décrira avec sa collègue et amie France de Lapparent. Philippe Taquet est resté un homme de terrain toute sa carrière et avait fait sien le proverbe peul :"Poussière aux pieds vaut mieux que poussière au derrière". Des sables du Sahara à ceux du Désert de Gobi, des montagnes du Haut Atlas à celle de la Sainte-Victoire ses campagnes de fouilles se sont toujours avérées fructueuses. J'ai eu la chance de faire beaucoup de terrain avec Philippe et j'ai toujours été impressionné par ce "petit radar à os" qu'il devait cacher sous son bob en jean et qui nous assurait de ne jamais rentrer bredouille de mission. Il était sur le terrain comme dans la vie d'un optimisme incroyable. Cela nous valait parfois sur le terrain des phrases du type :"Il fait bon aujourd'hui !" alors que nous trimions à extraire des os de dinosaures de blocs de grès, sous des températures dépassant allègrement les 40 degrés. Philippe ne concevait pas non plus sa mission de scientifique sans partage de la connaissance avec le public. Il initie, par exemple, en 1990 un programme de recherche au Laos, qui en 1995 se transformera, avec le soutien de la Fondation de France, en projet patrimonial et aboutira à la création du Musée des Dinosaures de Savannakhet qui se visite toujours sur les bords du Mékong. Soucieux de continuer à œuvrer pour la protection, la promotion et la diffusion de la recherche scientifique, il devient membre élu de l'Académie des Sciences en 2004, et en sera  président en 2013 et 2014. Comme il l'écrit lui-même à la fin de son dernier livre, sorti il y a quelques semaines : bien que devenu immortel, il n'en était pas pour autant éternel, mais il manquera à beaucoup d'entre nous.

Abel Prieur
Abel Prieur, disparu le 5 novembre 2025, fut une figure essentielle de la paléontologie française et de la gestion des collections naturalistes. Entré au CNRS en 1975, il termina sa carrière comme ingénieur de recherche hors classe et reçut en 2001 le Cristal du CNRS, distinction saluant son rôle majeur dans la structuration et la valorisation des collections. Spécialiste des malacofaunes du Néogène au Récent, notamment en contexte archéologique méditerranéen, oriental et indo-océanique, il contribua à éclairer les relations entre sociétés anciennes, environnements et biotopes. Il participa également à plusieurs programmes internationaux sur les paléoenvironnements du Crétacé en Algérie et au Maroc. Pionnier national de la gestion documentaire et technique des collections, il fut l’auteur du Catalogue des Collections Paléontologiques Françaises (1980) et un acteur clé de la création et du développement des bases Tyfipal, Trans’Tyfipal, programmes précurseurs de l’actuel Récolnat. Formateur reconnu, il anima dès 1987 deux stages emblématiques du CNRS sur la gestion des collections et les moulages en silicone, formant des générations de conservateurs, techniciens et chercheurs. Référence en matière de moulage scientifique et conseiller recherché pour les collections naturalistes, Abel Prieur laisse l’image d’un ingénieur passionné, rigoureux et profondément tourné vers la transmission. Son impact sur les pratiques professionnelles et sur les infrastructures documentaires françaises demeure considérable.

2024

Yves Lepage 

Nous avons le regret de vous annoncer le décès d’Yves Lepage le 12 novembre 2024 à l’âge de 65 ans au Havre. Paléontologue amateur très actif et compétent, très ouvert à la coopération avec les professionnels, Yves Lepage s’était particulièrement intéressé aux formations mésozoïques de la côte du Pays de Caux, notamment aux couches kimméridgiennes et à tous les fossiles qu’elles contenaient. Il avait fondé l’Association Sciences et Géologie Normandes et le groupe Facebook du même nom, qui est devenu un important forum pour les paléontologues normands. Il est l’auteur de nombreuses publications sur la géologie, la paléontologie et l’histoire de ces sciences, notamment dans le Bulletin Sciences et Géologie Normandes qu’il avait créé. 

Denise Sigogneau-Russell

C’est avec tristesse que nous vous informons du décès de Denise Sigogneau-Russell survenu ce 1er mai dernier, à l'âge de 92 ans. Denise Sigogneau-Russell était une grande spécialiste de synapsides, ses travaux allant des gorgonopsiens du Permien aux ruminants du Miocène. Toutefois, c’est sa contribution à la connaissance des mammifères mésozoïques qui est la plus importante, probablement comparable par son ampleur à celle de Zofia Kielan-Jaworowska, une autre grande dame des mammifères du Mésozoïque. Denise Sigogneau a soutenu sa thèse d'État en 1969 sur l'évolution des gorgonopsiens, et sur l'acquisition des caractères mammaliens chez les thérapsides. Elle a notamment effectué un travail colossal de polissages sériés et de dessins sur un crâne entier de gorgonopsien, une sorte de tomographie manuelle dont les données ont été étudiées récemment avec les moyens informatiques actuels. Au début de sa carrière, elle a également travaillé sur les moulages endocrâniens de mammifères du Paléocène, principalement de Cernay-Berru, ainsi que sur les choristodères et en particulier Simoedosaurus et Champsosaurus. C’est vers la fin des années 1970 qu’elle a commencé à s'intéresser aux petits mammaliformes du Rhétien de St Nicolas de Port (Lorraine) avec l'aide de paléontologues amateurs belges comme Georges Wouters, puis Dominique Delsate. Elle fut la première à décrire des morganucodontes, kuehneotheres, et même un haramyidé dans la Trias de France. Elle a publié de nombreux travaux de référence sur le Trias de France et d'Angleterre. Ses recherches sur le terrain au Maroc dans les années 1980 avec Donald Russell et le géologue Michel Monbaron ont permis la découverte de la localité d’Anoual (Haut Atlas Oriental), probablement la plus riche faune à micro-restes de vertébrés du Mésozoïque d'Afrique, notamment des mammifères, fragmentaires, mais diversifiés. L'étude de cette faune exceptionnelle va l'amener à travailler sur les faunes de mammifères du Jurassique moyen (notamment Forest Marble) et Crétacé basal (Purbeck Limestone group) d'Angleterre, et plus généralement d'Europe. Denise Sigogneau-Russell était une personne discrète, passionnée et généreuse ; sa connaissance encyclopédique des mammifères et son expérience sur les mammifères mésozoïques étaient reconnus internationalement, comme en attestent ses nombreuses publications et collaborations. Le Conseil d’administration de l’APF présente ses condoléances à son époux Donald Russell.

Henri Cappetta

En ce début d’année, nous avons le regret de vous annoncer le décès d’Henri Cappetta, à Sète faisant suite à une longue maladie. Cet éminant paléontologue Sétois, directeur émérite au CNRS et reconnu internationalement pour ses recherches sur les chondrichtyens fossiles, n'a eu de cesse de raconter avec verve l'épopée passée des requins et des raies durant ses 55 ans de carrière au sein de l’Institut des Sciences de l’Evolution (ISEM) à l’Université de Montpellier. Pilier de son laboratoire de paléontologie dès ses débuts en 1966 avant d’entrer au CNRS en 1978, Henri nous laisse une somme de savoir, d’articles et de fossiles dont sa dernière bible, LE Handbooks of Paleoichthyology, restera un socle intarissable pour des décennies de professionnels mais aussi d’amateurs et passionnés avec qui il a pu tisser des collaborations fructueuses aux quatre coins du monde. Espiègle, doté du sens de la formule, parfois gentiment provocateur, le paléoichthyologue à l'accent chantant et au petit sifflement inimitable professait plus sa confiance en l'avenir de sa discipline qu’en celle de son groupe de prédilection malheureusement en voie de disparition. C’est avec tristesse mais avec un profond respect que nous lui souhaitons le plus beau des voyages au paradis des squales.

2023

Jean-Yves Crochet

Jean-Yves Crochet était paléontologue, membre de l’équipe de paléontologie de l’Institut des Sciences de l'Evolution de Montpellier, et maître de conférences à l’Université de Montpellier. Sa gouaille, sa connaissance encyclopédique des insectivores et des marsupiaux fossiles, son immense culture préhistorique et, au-delà, son art du contrepied (et des contrepets) nous manqueront cruellement.

Yves Alméras

Yves Alméras est décédé à Beynost dans sa 85 ème année (1937-2023). Spécialiste des brachiopodes du Jurassique de renommée internationale, il était Maitre de Conférences Hors Classe à l’Université Claude Bernard Lyon 1 où il a effectué la totalité de sa carrière d’Enseignant-chercheur.

Son œuvre scientifique est extrêmement riche, à l’image de l’intensité de la recherche qu’il a conduite durant toute sa vie universitaire, ainsi que pendant toute sa retraite active. Il a signé ou co-signé plus de 150 publications, articles, ouvrages, participations à des congrès. Sa thèse, en 1971, sur l’étude des Brachiopodes du Lyonnais, du Maconnais et du Jura méridional, inaugure une vie de recherche sur les brachiopodes de très nombreuses régions, lui permettant une incomparable vision de synthèse : Europe occidentale, toutes régions de la France, l’Espagne et le Portugal ; Afrique du nord, avec une collaboration particulièrement fertile avec Serge Elmi qui a marqué la géologie du Maghreb, la géodynamique et la paléoécologie des bassins ouest-téthysiens ; Moyen-Orient, avec plusieurs monographies sur les brachiopodes de Syrie et d’Arabie Saoudite, mais aussi de l’Inde et du Népal.

Yves Alméras a largement contribué à faire connaitre ce groupe fossile méconnu et à en dépoussiérer l’étude paléontologique par l’utilisation des procédés de la paléontologie quantitative. Ses travaux ont éclairé d’un jour nouveau la répartition stratigraphique des espèces et ont permis aux brachiopodes de devenir un élément incontournable de datation pour la période du Jurassique. Il a aussi été le pionnier de leur étude paléoécologique. Les connaissances accumulées sur la répartition paléogéographique des populations de brachiopodes ont contribué de façon importante à l’élaboration des reconstitutions paléogéographiques à l’échelle de la région ouest-téthysienne.

Fortement engagé dans son enseignement et dans sa recherche, Yves Alméras était très apprécié des étudiants et de ses collègues chez lesquels il offrait l’image d’un Homme de droiture, de rigueur et de confiance.

Il était le dernier spécialiste français des brachiopodes du Jurassique et sa disparition laisse orphelin un nouveau groupe fossile. L’ensemble de ses publications est disponible au téléchargement sur un espace Researchgate dédié.

2022

Alain Blieck

La Covid-19 a emporté notre ami Alain dans sa 73ème année. De renommée internationale, il a étudié l'apparition des premiers vertébrés, en particulier les placodermes dont il était le spécialiste.

Originaire de Lille où il a commencé ses études, il part à Paris pour y passer l'agrégation et y soutenir sa thèse au MNHN. Recruté au CNRS en 1977, il revient à Lille en 1983 et succède à JP Laveine à la direction du Laboratoire de Paléontologie et de Paléogéographie du Paléozoïque de 1998 à 2005, promu directeur de recherche en 1999. Alain Blieck a participé à plusieurs campagnes d'échantillonnages à travers le monde (Spitzberg, Afghanistan, USA, Australie, etc) comme à deux pas de chez lui (Avesnois, Ardennes, Boulonnais) pour y récolter le moindre spécimen de placoderme. Grâce à sa convivialité, il s'est ainsi constitué un formidable réseau d'amitiés .

Franc et laïc, soucieux de valoriser la rigueur scientifique dans son travail et auprès des générations suivantes, il avait à cœur de transmettre les savoirs à tous public. Il s'est ainsi investi énormément dans le milieu associatif : secrétaire de la Fédération Française de Géologie (2005-2010), vice-président du comité national français de l' "Année Internationale de la Planète Terre" (2006-2010), président du Groupe Français de Paléozoïque (1990-1992). Il a redynamisé la Société géologique du Nord lors de sa présidence (2010-2014) et a assuré la direction de la publication des Annales de la SGN jusqu'en 2019.

Son originalité, son audace et son humour caustique ont laissé de nombreux souvenirs aux personnes qui ont croisées son chemin. La communauté des Géosciences perd un compagnon de route dynamique et intègre.

2021

Jean Vermeulen

Jean était un barrémois passionné et expert en ammonites. Il avait co-organisé pour le GFC l'excursion dans l'arc de Castellane en 2010. Jean étudiait certains groupes d'ammonites du Crétacé inférieur ; il intéressait plus particulièrement aux faunes de l'Hauterivien et du Barrémien. Il a publié de nombreux travaux paléontologiques et stratigraphiques, dont un important mémoire portant sur la famille des Pulchelliidae (Géologie Alpine, n°42). Il était membre du Kilian Group (IUGS Lower Cretaceous Ammonite Working Group) auquel il a apporté une contribution décisive à la connaissance de ces ammonites et au développement de la zonation de ces étages.

Maurice Taieb

Maurice Taieb venait juste d'avoir 86 ans. Géologue de réputation internationale, c'est à lui que nous devons la découverte des gisements paléontologiques du triangle de l'Afar en 1972 et notamment ceux de Hadar qui ont livré le "genou de Claire" en 1973, le célèbre squelette de Lucy en novembre 1974, et des centaines d'autres restes d'Hominidés jusqu'à aujourd'hui. C'était un aventurier de la science. Ceux qui ont eu le privilège de le connaître se rappelleront de sa passion et son et dynamisme, à l’approche directe et généreuse et défenseur de la science française. Il nous avait rejoint au Kenya en 2002  pour un colloque de terrain dont il fut un animateur apprécié de tous. Son enthousiasme était intact. Nous perdons un scientifique de qualité et un homme de cœur.

Paul Gigase

Monsieur Paul Gigase est décédé ce 30 juin 2021 à l’âge de 91 ans. La communauté des paléontologues vertébristes belges et français connait Paul Gigase comme un paléontologue amateur ayant collaboré avec de nombreux chercheurs et ayant déposé de nombreux fossiles, notamment à l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique. P. Gigase était en effet un passionné de paléontologie, collectionneur de fossiles depuis sa jeunesse. Toutefois, sous l’influence de ses parents, il n’avait pas fait d’études en paléontologie mais en médecine. Il était professeur et chercheur à l’Institut Tropical d’Anvers. Il avait bourlingué un peu partout en Afrique subsaharienne et en Asie afin d’étudier diverses maladies infectieuses et parasitaires. Il était membre de l’Académie royale des Sciences d’Outre-Mer et a été administrateur délégué du Fonds Médical Tropical. Il a longtemps été responsable de la gestion d’un fonds national pour l’étude de la maladie du sommeil. P. Gigase a fait partie du conseil d’administration de Médecins Sans frontières dont il en a également été le vice-président. Cette double vie, bien remplie, de médecin-paléontologue laisse derrière lui des espèces fossiles telles que Diacodexis gigasei (le plus ancien artiodactyle), Brabocetus gigaseorum (un marsouin pliocène), Lusitanops gigasei (un gastéropode marin pliocène) ou encore Rachosoma gigasei (un échinoderme crétacé). Ses dernières contributions auront été en paléontologie dont un article sur Teilhardina belgica (le plus ancien primate) et un autre encore sous presse sur Saniwa orsmaelensis (le plus ancien varanidé).

Jean-Christophe Balouet

Spécialisé dans l’étude des oiseaux fossiles, Jean-Christophe Balouet s’est particulièrement illustré par ses travaux de terrain en Nouvelle-Calédonie, de la fin des années 1970, alors qu'il était étudiant, jusqu’au début des années 1990. Il a notamment collaboré avec Storrs Olson (Smithsonian Institution) et Cécile Mourer-Chauviré pour la description et la publication de spécimens inédits. Malgré le fait de ne jamais avoir obtenu un poste académique, il est resté passionné jusqu’au bout avec un dévouement que l'on rencontre rarement à cette passion des fossiles d'oiseaux. Avec Antoine Louchart (Université de Lyon), il projettait d’ailleurs de retourner une nouvelle fois en Nouvelle-Calédonie. Il se réjouissait à la perspective de revoir le terrain après une trentaine d'années, tous les gens qu'il y connaissait, les populations locales qu'il respectait profondément. Malheureusement, avec la crise covid, il n'a pas eu l'occasion de revoir tout cela avant de nous quitter.

 

2020

Serge Legendre

Serge Legendre était directeur de recherche au CNRS au Laboratoire de Géologie de Lyon et a été directeur adjoint de l’UMR 5125 “Paléoenvironnements et Paléobiosphère” PEPS de Lyon entre 2000 et 2010. Il venait de prendre sa retraite en septembre 2019. Dentiste de formation ayant exercé un temps en coopération en Afrique, Serge Legendre s’était tourné vers la paléontologie et l’évolution des mammifères en faisant une thèse de doctorat soutenue en 1988 sur “Les communautés de mammifères du Paléogène (Eocène supérieur et Oligocène) d'Europe occidentale : structures, milieux et évolution”. Le titre de sa thèse montre à quel point Serge travaillait à la frontière entre écologie, biologie et paléontologie. Ce fut un directeur de thèse bienveillant, un collègue passionné partageant de longs et riches échanges jusque tard le soir. Il a apporté beaucoup et était l’un des chercheurs avec qui toute discussion débouchait sur de nouvelles idées et de nouveaux concepts à tester.

Christian Montenat

Christian Montenat fut pour beaucoup d’étudiants et certains d’entre nous l’un des pères de la géologie telle que nous essayons encore de l’enseigner aujourd’hui. Ancien directeur de l’IGAL, il est toujours resté proche de l’ UniLaSalle pour apporter son aide et son soutien avec une générosité sans égale et beaucoup de bienveillance.

Renée Damotte

Nous avons le regret de vous annoncer le décès de notre ancienne collègue Renée Damotte. Renée était chargée de recherche au CNRS. Elle était ostracodologiste, spécialiste de la limite Crétacé Tertiaire. Elle nous a quittés le 5 juin. Elle avait 86 ans. Renée était une scientifique exigeante et rigoureuse. Elle a été un des piliers du Laboratoire de Micropaléontologie de l'UPMC sous la houlette de Madeleine Neumann puis Francis Lethiers. Ces obsèques seront célébrées le vendredi 12 juin à 10 heures en l'église Saint Pierre - Saint Paul à Rueil-Malmaison (92).

Gérard Breton

Né au Havre le 20 avril 1944, il fut élève au Lycée François 1er. Il poursuit ses études scientifiques en sciences de la Terre, au département de géologie de l’Université de Caen. C’est au cercle des étudiants naturalistes qu’il fit la connaissance d’Evelyne, alors futur médecin, qui va dès lors partager sa vie. Il devient en 1965 professeur certifié de sciences Naturelles au Lycée Porte-Océane, puis agrégé en 1968 (à 24 ans, un des plus jeunes agrégés de France). Au Havre, il fréquente régulièrement la Société Géologique de Normandie et des Amis du Muséum du Havre, dont il deviendra le secrétaire général (1973-2004). Après avoir coopéré en Algérie, en tant que VSNA à la faculté des Sciences d’Oran où, en plus de la géologie saharienne, il développe de nouveaux centres d’intérêt pour la faune, la flore et la préhistoire, il se fixe au Havre, professeur en sciences au lycée Porte-océane. Le Muséum se structurant, dès 1973 Gérard Breton est nommé directeur à temps plein, sur emploi spécifique (sept. 1973), en appui d’André Maury, le conservateur. En tant que muséologue, son activité se développe dans le cadre de la formation continue et du recyclage et pour la diffusion scientifique et technique (conférences au Havre et à l’extérieur, journées de travail pour le terrain, une trentaine d’expositions temporaires en 20 ans, renouvellement des salles d’expositions permanentes, formation de stagiaires français et étrangers, activités de recherche, création d’un atelier d’imprimerie….). Il structure le secrétariat, dote l’institution d’un laboratoire et d’un technicien en photographie, en 1982 il crée un poste de zoologiste, et développe, trois ans plus tard, la branche de géologie-paléontologie avec un laboratoire, fer de lance de portée nationale pour les moulages, le polissage et les plaques minces. Une ruche expérimentale vitrée est implantée, sous le contrôle d’un apiculteur. Il dote le Muséum d’un laboratoire de taxidermie. Le personnel de 1973 à 1984 passe de 4 à 22 agents en équivalent temps plein, 19 en 2005. Le remarquable fonds patrimonial Charles-Alexandre Lesueur est placé sous la responsabilité d’une scientifique qui assure le rayonnement en Europe, en Amérique et en Australie. Un poste d’archéologue municipal est créé ; des chantiers de fouilles et de surveillance sont organisés sur de nombreux sites néolithiques normands. En 1990, après soutenance de sa thèse sur l’évolution des Astérides fossiles, il devient docteur d’état (mention très honorable avec félicitations du jury). Retraité en 2005, il transmet alors un muséum au rayonnement scientifique national et international. À la retraite, en juin 2005, il fonde « Port Vivant » (président Denis Corthésy). Il étudie la faunistique des bassins du havre avec extension et comparaison d’un port en eau douce : Rouen.

Jean-Pierre Laveine

 

2019

Martial Caridroit

Martial Caridroit était Professeur à L'université de Lille et spécialiste de radiolaires paléozoïques. Il avait fait fait ses études à Lille et sa thèse au Japon avec Jacques Charvet.

Anne Tresset

Anne Tresset avait 55 ans et luttait depuis plusieurs années avec force et courage contre un cancer. Elle était Directrice de Recherche au CNRS et très impliquée dans la collectivité scientifique nationale et internationale. Ses nombreux travaux scientifiques et cette implication ont été récompensés en 2016 par l’attribution de la médaille d’argent du CNRS et la distinction de Chevalière de l’ordre national de la Légion d'honneur. Anne travaillait dans le laboratoire Archéozoologie, Archéobotanique : sociétés, pratiques et environnements, où elle a dirigé deux équipes entre 2009 à 2018 : "Derniers Chasseurs, Premiers Producteurs, Domestication, Diffusion"  et "Biodiversités, Anthropisation des écosystèmes et Sociétés, du Tardiglaciaire à l'Holocène". Pour le nouveau contrat de l'UMR 2019-2023, elle avait souhaité diriger l’équipe "Dynamiques de la Biodiversité Anthropisée au Tardiglaciaire et à l’Holocène". Au cours des 20 dernières années, elle a fortement participé à l'expansion de la communauté française des archéozoologues. Elle a publié près de 150 articles, co-édité deux ouvrages et rédigé près d’une centaine de rapports d’analyses. Elle a joué un rôle actif dans le développement de nouvelles techniques analytiques pour l'archéozoologie, notamment les isotopes stables, la paléogénétique et la morphométrie. Elle a contribué à créer des synergies pertinentes entre les différents spécialistes, conduisant à une vision enrichie et affinée des processus de domestication animale et des interactions complexes entre le climat, les hommes et les communautés animales des petites îles. Elle intervenait dans de nombreux enseignements, a encadré et co-encadré plusieurs mémoires de Maîtrises, DEA, Masters 1 et 2 et thèses. À côté de nombreux projets internationaux qu’elle dirigeait, elle a exercé de nombreuses responsabilités scientifiques et administratives tant en France qu'à l'étranger. Anne était une personne très forte et enthousiaste, généreuse, complexe, parfois difficile, mais une scientifique brillante qui se consacrait avec passion à tout ce qu'elle entreprenait.

Jean Dercourt 

Né le 11 mars 1935, Jean Dercourt, universitaire et géologue français (ancien professeur à l'Université Paris 6 Pierre-et-Marie-Curie), aura consacré son œuvre scientifique à la géologie des formations sédimentaires des chaînes de montagne édifiées depuis 250 millions d’années. Il fut l'un des tout-premiers géologues à enseigner la tectonique des plaques. Membre de la Société géologique de France dès 1957, il en reçoit le Prix Visquenel en 1966, puis devient président de la SGF en 1984-1985. En 1991, il sera membre de l'Académie des sciences, puis l'un de ses deux secrétaires perpétuels, pour les sciences mathématiques et physiques, de janvier 1996 à 2010. Dans un état de santé dégradé depuis plusieurs années, Jean Dercourt s’est éteint vendredi dernier 22 mars 2019.

Bruno Mistiaen

2018

Jean-Louis Heim

Jacques Rey

Jean-Claude Rage

Robert Busnardo

Robert Busnardo est décédé le 24 mars à l'âge de 91 ans. Les premiers travaux de Robert, dans les années 60, portaient sur les ammonites du Barrémien et du Valanginien des  Chaines bétiques. Dès lors, il a continué à travailler sur ce groupe notamment dans le SE de la France et le Jura Suisse avec ses collègues et amis Jean Charollais, Bernard Clavel, Rolf Schroeder. Ses obsèques ont eu lieu en l'église de Saint-Pierre-d'Albigny (73) le vendredi 30 mars.

Jacques Destombes

Jacques Destombes a travaillé durant toute la seconde moitié du 20ème siècle à la cartographie des terrains du Paléozoïque inférieur de l'Anti-Atlas marocain. Il est connu internationalement pour ses travaux de biostratigraphie et de paléontologie (trilobites ordoviciens, notamment).

2017

Stéphane Peigné

Stéphane était chercheur au CNRS, paléontologue des vertébrés, spécialiste des mammifères prédateurs. Il était très impliqué dans la vie du laboratoire où il était directeur adjoint et dans celle de l’établissement par sa participation au CS et au comité ATM. Il était engagé syndicalement et portait haut ses valeurs.

Stéphane était quelqu’un d’entier, de joyeux et de droit dans ses bottes. Nos discussions de direction étaient toujours franches et constructives. Il a participé activement de bout en bout à la préparation du dossier de renouvellement de l’unité. Il s’était investi à nos côtés pour l’organisation du congrès international de paléontologie qui aura lieu l’an prochain. Jusqu’à samedi il nous aidait encore depuis l’hôpital.

Stéphane était un grand sportif et nous souviendrons de ses retours de running dans le jardin après lesquels il se précipitait sous la douche au sous-sol. Il se donnait là encore sans compter.

Nous venons de perdre un collègue mais aussi un ami proche. L’ensemble du CR2P est profondément affecté.

Nous pensons très fort à son épouse Thanh Thuy et à ses deux jeunes enfants Solène et Martin.

Bernard Sigé

Madeleine Bongrain

Didier Marchand